Il y a quelques jours, nous avons fêté les 20 ans de d’engagement au WWF de Françoise, ma collègue et amie du WWF Genève. Réception-garden party dans les jolis jardins aux herbes folles du WWF à Vernier. Plein de monde est venu partager ce moment, Philippe Roch et Claude Martin, les pionniers du WWF, le facétieux et brillant Robert Cramer, qui faisait partie de l’équipe des compères écolos du début.
Puis discussions, le verre à la main, papotages et rires. Quelqu’un me dit:
– Mais qu’est ce que vous foutez à vouloir protéger le loup à tout prix? on n’en a pas besoin, du loup, et puis, il y en a assez. C’est un sujet polémique qui ne vous fait pas du bien.
Cath: ??? euh, c’est à dire… (vraiment prise de court!!!)
Quelqu’un (déjà un peu pompette): oui, moi je trouve que ce sont les papillons qui font la biodiversité. J’essaie d’avoir des papillons dans mon jardin, le loup je m’en fous
Cath(de plus en plus baba): Mais ça fait justement partie d’un tout, dans la pyramide de la chaîne alimentaire, il y a des prédateurs…
Autre quelqu’un: ouais, ça n’a aucun sens, ce travail sur le loup, il faudrait mieux protéger les niveaux trophiques inférieurs, c’est plus important pour garantir la biodiversité.
Moi, m’imaginant coller des affiches où c’est écrit: le WWF s’engage pour la protection des vers de terre: Mais ça n’intéresse personne!
(voyez un peu ce que ça donnerait:
il faudrait, pour les âmes sensibles avoir plutôt une image comme ça:
)
Mais, sachez-le, j’y ai pensé, à un truc comme ça. Alors que je m’arrachais les cheveux devant un étalage de poissons sur lequel il n’y avait que des espèces menacées, je me suis imaginé une campagne du style: « Adoptez un hareng » ou « Sauvez les morues » , ça me plairaît bien, ça, ce serait parler vrai, la biodiversité, ça n’est pas forcément sexy, ça grouille, ça bouffe, ça fait des petits, c’est gluant, à pattes, à tentacules, poison, affreux aussi bien que majestueux, duveteux, plumeux, coloré ou puissant. Le hic, c’est que sans les uns, il ne peut y avoir les autres…
